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pleine de tendresse, pour lequel mon affection est indestructible.

En effet, Garibaldi se montra à moi sous ces deux aspects : il me confia quelquefois ses projets anti-cléricaux, et d’autres fois encore, il m’initia à ses joies les plus intimes. De mon côté, je le tenais au courant des mille incidents de ma campagne irréligieuse, et il connaissait aussi les petits bonheurs de mon foyer.

Lorsque, quelques années avant sa mort, il épousa Francesca Armosino, il n’envoya à Paris que deux télégrammes, pour annoncer à des amis ce mariage dont il se réjouissait fort et qu’il célébrait sans bruit dans son île déserte. Un pêcheur de Caprera traversa dans une barque le bras de mer qui sépare l’ilôt de la Sardaigne et remit les deux dépêches au bureau télégraphique du petit port de la Maddalena. L’une de ces dépêches était adressée à M. Auguste Vacquerie ; j’étais le destinataire de l’autre.

Garibaldi me disait :

« J’épouse aujourd’hui Francesca Armosino. Pensez à nous, et buvez à notre bonheur le bon vin de l’amitié. »

Quand je songe à cette affection que me