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27 mai 1431, reprendre le costume masculin qu’elle avait quitté et qu’elle le reprit « pour se défendre contre les outrages de ses geôliers ».

Ces trois témoignages n’affirmaient rien de plus. N’importe, je m’en contentai. En les présentant habilement, en les commentant, je pouvais leur donner la signification qu’ils n’avaient pas.

M. R*** me remit aussi quelques extraits du procès dirigé par Cauchon et diverses études médicales sur les cas d’hallucination.

Muni de ce bagage, je partis pour la campagne, afin d’écrire, en toute tranquillité, mon livre projeté sur Jeanne d’Arc, victime des prêtres.

Ayant complètement perdu la foi, je ne voyais en Jeanne qu’une héroïne française, que l’ardeur de son patriotisme avait rendue hallucinée. Je l’admirais comme patriote, je la plaignais comme victime de Cauchon et des Anglais ; mais je n’apercevais, dans son cas, aucune mission surnaturelle.

J’écrivis donc mon livre, en demeurant terre à terre.

Pour moi, la vierge lorraine, surexcitée par les horreurs de l’invasion, avait cru