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chaque sortie, je rapportais au collège les échos de la campagne que le parti républicain menait contre l’Empire.

L’abbé Carbonnel, mon professeur, me dit un jour :

— Gabriel, vous tournerez mal ; vous commencez par les badinages inoffensifs du Type ; cela vous conduira aux diatribes révolutionnaires et aux impiétés du Siècle.

Du reste, mes articles tuèrent le Type. Au bout de quelques numéros, le supérieur de Saint-Louis nous invita à cesser notre journal, ce genre de composition n’étant nullement classique.

C’est ainsi que je passai trois ans au Collège Catholique de Marseille.

Au commencement de juin, je tombai malade. Une fièvre typhoïde me ramena chez mes parents, deux mois avant les grandes vacances. Je fus très dangereusement atteint et faillis mourir. Dans les premiers jours d’août, seulement, j’étais sauvé.

Mais, si le corps était hors de péril, l’âme, par contre, était dans un triste état. Mon orgueil, joint à une curiosité malsaine, l’avait détournée de Dieu, et un horrible sacrilège avait fait la nuit dans ma conscience.