lence ne le cédait en rien à ceux de la Lanterne ; il faisait de l’insurrection en chambre.
M. Leballeur-Villiers pensait, chaque matin, que le moment était venu de descendre dans la rue. M. Royannez le calmait et disait que les esprits n’étaient pas encore prêts ; il était d’avis d’attendre les évènements. C’était un révolutionnaire de théorie ; M. Leballeur-Villiers, lui, était un révolutionnaire de pratique.
Toutes mes sympathies allaient à ce dernier. La prudence de l’autre me semblait toujours hors de saison.
On n’en finirait donc jamais avec l’Empire, si l’on remettait sans cesse la révolution au lendemain !
Un soldat vint, un jour, se faire photographier chez M. Leballeur-Villiers. La pose terminée, on entama une conversation ; toute circonstance était bonne à l’artiste, pour se livrer à sa propagande. Le soldat, circonvenu, finit par se déclarer républicain. M. Leballeur-Villiers le garda à dîner. Il était heureux.
— L’armée est avec nous, disait-il le soir ; nous pouvons marcher.
Il parlait ainsi, de très bonne foi.