Soudain, l’éclair déchire la nue, * et une vive lueur illumine le cachot du prisonnier.
Une voix frappe ses oreilles * et retentit jusqu’au fond de la vallée :
« Fils, lève-toi ; * tes épreuves sont terminées.
« Le moment est venu de renverser la tyrannie * et de rendre à ta mère le bonheur et la tranquillité.
« À ton approche, tes ennemis, naguère si orgueilleux, * courberont leurs fronts dans la poussière :
« Tu marcheras sur leurs corps, * et la vengeance suivra tes pas.
« Fils, lève-toi ; * cours délivrer tes frères qui gémissent dans l’esclavage ;
« Prends le fer en main, * et va combattre les superbes ! »
L’exilé se dressait, secouait ses bras devenus tout à coup vigoureux, * et ses lourdes chaînes se brisaient avec fracas.
Il marchait, * et ses pieds n’étaient plus retenus par des entraves.
Devant lui, les murs s’entr’ouvraient ; * devant lui, les collines s’aplanissaient.
À sa voix, les captifs sortaient de leurs prisons, * et les tyrans tremblaient sur leurs trônes d’or.
Au milieu d’une plaine marécageuse * est un manoir aux murailles sombres et crénelées ;
Un fossé l’enveloppe de ses eaux sanglantes, * et sept lions en gardent les portes ;