Page:Taxil - Traicté de lepilepsie, 1603.djvu/164

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prophetie, & fe fafche d'ailleurs de n'eftre ainfi melancholique, difant, qu'il eftoit lourd d'efprit, pource qu'il n'eftoit pas melancholique adulte. La raifon de tout cela eft, à mon aduis, parce que vn homme ainfi temperé à toutes les chofes propres, & requifes à vn grand entendement : car nous eftimons vn homme de grande ceruelle, celuy qui à les organes du cerueau bien difpofées, & nettes, & qui a les efprits chauds & fubtils, auec vne confiftence mediocre : Il faut premierement qu'il aye les organes nettes, car par les canaux les Idées de chafque chofe font apportées d'vn ventricule en l'autre, & de l'imagination, à l'entendemẽt, pour en faire iugement, & de là mis en la memoire : mais fi ces canaux eftoyent immondes, & remplis d'humidités, ces chofes ne fe pourroyent faire, ou fe feroyent plus mal, comme nous voyons aux apoplectiques & lethargiques; en apres faut que l'efprit, le plus proche inftrument de l'ame, foit chaud & mediocrement fubtil, car par la chaleur il eft rendu lumineux, & par tel moyen les efpeces font mieux apprehendées, & par la mediocre fubtilité mieux reprefentées, ayãt l'ame le moyẽ de plus longuement & profondement efplucher la nature des chofes, et en faire iugemeẽt. Or les melancholiques ont toutes ces chofes par deffus les autres natuels ; car par la ficcité de leurs corps, & par confequent du cerueau, les organes demeurent nettes, & mondes, | & par leur fang