Page:Tchékhov - Salle 6, trad Roche, 1922.djvu/91

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Je viens vous demander de venir avec moi en consultation.

Pensant que Khôbotov voulait le faire promener pour le distraire et en même temps lui faire gagner quelque argent, André Efîmytch prit son manteau et sortit avec lui. Il était content de l’occasion qui se présentait de réparer son injure de la veille et de se réconcilier avec Khôbotov, et il remercia du fond de l’âme son confrère qui ne lui faisait pas la moindre allusion aux faits de la veille, et qui, manifestement, le ménageait. De la part d’un homme si peu cultivé que Khôbotov, il était loin de s’attendre à une pareille délicatesse.

– Où est votre malade ? demanda André Efîmytch.

– Chez moi, à l’hôpital. Depuis longtemps, je voulais vous le montrer… C’est un cas intéressant.

Ils pénétrèrent dans la cour de l’hôpital, et, contournant le bâtiment principal, ils se dirigèrent vers l’annexe où étaient logés les fous. Tout cela, on ne sait comment, en silence. Quand ils entrèrent dans l’annexe, Nikîta, selon son habitude, se redressa en sursaut, et se rangea militairement.

– Il est survenu chez un malade une complication du côté des poumons, dit Khôbotov, à demi voix, à André Efîmytch en l’introduisant dans la salle 6. Attendez-moi ici, je reviens tout de suite. Je vais chercher un stéthoscope.

Et il sortit.