Page:Tchékhov - Salle 6, trad Roche, 1922.djvu/98

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pas rester comme cela… C’est au-dessus de mes forces…

André Efîmytch se dirigea vers la porte et l’ouvrit, mais Nikîta sursauta aussitôt et lui barra la route.

– Où allez-vous ? demanda-t-il. Il faut rester ici. Il est temps de dormir !

– Je ne sors que pour une minute ; je ne vais que dans la cour.

– Non, non, non ! On ne peut pas, c’est défendu !… Vous le savez bien.

Nikîta ferma la porte bruyamment et s’arc-bouta derrière.

– Qui cela peut-il gêner que je sorte ? demanda André Efîmytch, haussant les épaules. Je ne vous comprends pas ! Nikîta, il faut que je sorte !… dit-il d’une voix qui trembla. J’en ai besoin.

– Ne causez pas de désordre ici, lui dit Nikîta d’un ton de leçon. Ce n’est pas bien.

– Que diable est-ce que tout cela ? s’écria tout à coup Ivan Dmîtritch bondissant. Quel droit a-t-il de nous empêcher de passer ? Comment ose-t-on nous retenir ici ! Dans la loi, il est expressément spécifié que personne ne peut être privé de sa liberté sans jugement. C’est de la violence ! C’est de l’arbitraire !

– Certainement, c’est de l’arbitraire ! dit André Efîmytch,