Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/109

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tempêtes violentes qui s’élèvent dans le cœur et ne laissent après elles que des lendemains sans espoir sont au-dessus de notre imagination, et ne pourraient, dans tous les cas, qu’être très rares dans notre société, où l’autorité paternelle est absolue. Il est donc aisé de comprendre que les grands drames de l’amour n’auraient devant notre public aucune chance de succès. Même présentés comme « fictions », ils ne charmeraient pas : car on ne comprendrait pas ce genre de supplice qui consiste à s’aimer ardemment et à ne pas se marier ; et, pour citer un exemple, je suis certain que nos spectateurs feraient un très mauvais parti à ce stupide vieillard qui vient, au moment le plus agréable de la pièce, faire mourir Hernani et dona Sol. Ce romantisme, puisqu’il faut l’appeler par son nom, ne nous plairait pas.

Les passions de la scène sont plus bourgeoises, et ont plus de rapport avec les réalités de la vie. Nous exigeons que les personnages qui parlent notre langue ne s’écartent pas d’une manière trop invraisemblable des actions ordinaires ; il