Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/113

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

respecter, d’aimer et de protéger la famille. La piété filiale, la piété maternelle, sont des passions dramatiques actives.

On trouve, dans une pièce célèbre, le Cercle de craie, un exemple frappant de piété maternelle qui est rappelé dans tous nos cours de littérature et qui est curieux à connaître. Deux femmes se disent la mère du même enfant ; elles se présentent devant le juge qui, pour connaître la vérité, ordonne que l’on trace un cercle de craie sur le parquet, et que l’on place l’enfant dans le milieu. Il déclare ensuite qu’il appartiendra à celle des deux femmes qui réussira à l’arracher du cercle. La fausse mère, qui n’a pas la piété, l’emporte sur la véritable qui, émue de compassion, n’ose pas faire usage de toutes ses forces. Le magistrat reconnaît alors quelle est la vraie mère. Cette épreuve a beaucoup de ressemblance avec le jugement de Salomon et pourrait donner prétexte à des dissertations savantes.

Toutes les mères sont capables des mêmes dévouements.