Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/116

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TCHANG.

Mon ami, que l’âge avancé de vos parents ou l’isolement dans lequel ils peuvent se trouver devienne l’objet de votre sollicitude, cela se conçoit ; mais avouez du moins que votre père doit souhaiter que son fils illustre sa famille et ses ancêtres. Si vous ne profitez pas de la verdure et des beaux jours du printemps pour vous mettre en route, quand partirez-vous donc ?

TSAÏ-YONG.

Vous désapprouvez ma conduite, seigneur, et...

TCHANG.

Au surplus, voici votre père et votre mère ; expliquez-vous.

MADAME TSAÏ, vivement.

Mon fils, je ne veux pas que tu emmènes ton épouse avec toi. Depuis deux mois qu’elle est mariée, Tchao amaigri de moitié. S’il faut qu’elle habite avec toi pendant trois ans, je prévois qu’à la fin la pauvre femme ne sera guère bonne qu’à mettre en terre.

TCHANG.

Ah ! madame Tsaï, voulez-vous semer la division dans votre famille, entretenir la discorde entre l’époux et l’épouse ?

TSAI, à son fils.

Mon fils, le concours est ouvert. Voici l’époque où le Fils du Ciel appelle à la capitale tous les hommes de talent. Puisque tu as fait tes preuves dans l’assemblée du district, que ne vas-tu concourir pour un grade supérieur ?