Mon père, daignez m’écouter. Ce n’est pas que votre fils se refuse à partir. Hélas ! je ne suis retenu ici qu’à cause de votre grand âge, et parce que je prévois des malheurs. Quand j’aurai quitté la maison, dites-moi où est celui qui nourrira et servira mon père et ma mère ?
Mes bons voisins, voici mon avis ; c’est qu’on doit exhorter le jeune bachelier à faire un tour à la capitale.
Seigneur, ignorez-vous que je n’ai pas dans ma maison sept fils ou huit gendres pour me servir ? je n’ai qu’un fils au monde, voulez-vous qu’il m’abandonne ?
Ma femme, quelles paroles se sont échappées de votre bouche ? Si notre fils nous quitte pour aller subir ses examens littéraires, est-ce que nous n’aurons pas un jour dans notre maison des serviteurs en grand nombre ?
Stupide vieillard, vos yeux sont obscurcis par l’âge, vos oreilles deviennent sourdes, vous ne pouvez plus ni faire un pas ni remuer vos jambes. Quand vous aurez forcé votre fils à partir, s’il survient une inondation, qui viendra à notre secours ? Vous mourrez de faim, si vous manquez de riz ; de froid, si vous n’avez plus de vêtements. Savez-vous cela ?