Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/123

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Fan-Tao, qui se couvrit de fleurs au bout de trois mille ans.

TSAÏ.

Mon fils, des sentiments comme les tiens viennent d’un cœur où règne la piété filiale. Mais tout homme, en naissant, contracte l’obligation d’aimer ses parents et de servir son prince avec fidélité : c’est ainsi qu’il acquiert de l’illustration dans le monde.

TSAÏ-YONG.

Puisque vous l’exigez, je vais partir pour la capitale.

TCHANG.

Monsieur le bachelier, n’ayez aucune inquiétude sur le sort de vos parents. Il y a longtemps qu’on dit : « Avec huit cents maces on achète une chaumière ; avec mille, on achète une maison. » Puisque mon habitation peut contenir cinq familles, ayez l’esprit en repos. Partez, partez vite ; et, si votre père et votre mère tombent dans l’indigence, je viendrai à leur secours.

TSAÏ-YONG.

Je vous remercie, seigneur, de vos généreux procédés. C’est à votre garde que je confie mes parents. Mais, quand viendra le jour de ma prospérité, ne seront-ils pas tous les deux accablés par l’âge ? Hélas ! je ne le crains que trop, lorsque je reviendrai dans mon pays natal avec des habits brodés, mon père et ma mère ne me reconnaîtront plus.

TSAÏ.

Mon fils, tu parlais tout à l’heure de notre isole-