Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/122

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servir mes parents, que je n'ai pas su servir mon prince. Quelle effrayante responsabilité ?

TCHANG.

Idées chimériques, monsieur le bachelier ; moi, qui suis un vieux, je me rappelle que les anciens ont dit : « A quinze ans, il faut étudier ; à trente, il faut agir. » L’homme qui cache dans son sein les perles et les pierres précieuses, et enfouit ses talents, n’a jamais aimé sa famille. Monsieur le bachelier, vous avez de la littérature, de l’érudition ; vous ne pouvez manquer d’arriver au mandarinat. Voyez donc...

MADAME TSAÏ.

Assez, assez, seigneur Tchang. Vous ne manquez pas, vous, de magnifiques paroles pour exhorter mon fils à partir.

TSAÏ.

Allons, mon fils, suis mes conseils ; fais vite tes préparatifs de voyage.

TSAÏ-YONG.

Mon père, ma mère, l’homme vit cent ans ; mais d’aussi longs jours vous sont-ils réservés ? Heureusement parvenus l’un et l’autre à la moyenne vieillesse, il faut que votre fils se réjouisse de votre âge et qu’il s’en afflige tout à la fois.

(Il chante.)

O mes parents, votre fils éprouve un sentiment de joie mêlé d’un sentiment de tristesse ; il fait des vœux pour la prolongation de vos jours ; il voudrait que son père et sa mère ressemblassent au pêcher appelé