Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/141

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avantageuse pour fixer les souvenirs, des caractères courants. Cet homme qui enfle la voix, mais qui n’est pas à craindre, c’est M. Tigre-de-Papier ; la femme de vertu équivoque, c’est madame la Prude ; nous avons étiqueté toutes les variétés de l’espèce humaine, depuis les tons les plus vifs jusqu’aux nuances. Il n’y a que les maris trompés qui manquent à notre scène pour qu’elle ait un air tout à fait occidental.

Théoriquement les maris ne doivent pas être trompés, puisqu’ils n’ont pas laissé leurs femmes prendre goût à ces sortes de distractions. Il n’est donc pas étonnant que le rôle du mari trompé, qui excite toujours et si sûrement la gaieté des spectateurs, — surtout de ceux qui dans le nombre appartiennent à la confrérie, — n’existe pas sur notre scène. Voilà encore un trait qui prouve que le théâtre est l’image des mœurs et qu’il est utile de l’étudier pour connaître certaines circonstances assez difficiles à dégager par d’autres procédés.

Le théâtre chinois ne serait donc pas très dif-