Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/170

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Les auteurs satiriques n’ont pas eu de peine à découvrir le ridicule de ces fantasmagories, et quelques-unes de leurs pièces sont plaisantes. Celles de ces pièces qui ont conservé la faveur du public le doivent cependant, non pas tant à la satire de ces doctrines charlatanesques qu’aux situations qu’elles mettent en scène.

Sans une idée comique, il n’y a pas d’œuvre durable. Ce qui plaît dans l'Avare, pour citer un exemple, ce n’est pas seulement l’agrément des détails qui se rapportent aux mœurs de l’avarice ; Harpagon veut épouser l’amante de son fils, et c’est cette situation qui séduit l’intérêt. De même le misanthrope est amoureux d’une coquette. Ce sont ces singularités qui constituent l’art comique. L’auteur groupe ses personnages autour d’une idée comique, définit les caractères, oppose des contrastes, et, de tous ces jeux de scène, il résulte un intérêt qui ne vieillit plus. C’est une raison analogue qui explique la faveur dont jouissent encore les pièces satiriques Tao-Sse de notre ancien répertoire.