Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/172

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espérance qui est chère aux mourants, comme s’ils avaient besoin d’emporter avec eux le souvenir d’une vertu humaine, pour en parer leur âme dans la foule des anges et des dieux. Le dernier rêve de la vie est de croire à la fidélité. Le dogme de la transmigration permet de contrôler ces charmantes imaginations, et si, après la lecture de nos pièces, il est des maris qui conservent encore des illusions, c’est qu’ils ont une foi solide. Il est de fait que les satires contre les femmes font peu de mal à la femme, par cette raison que nous appliquons ces satires aux femmes des autres et que nous nous obstinons à orner la nôtre de toutes les faveurs de l’exception. C’est de règle.

Une des pièces les plus amusantes du répertoire Tao-Sse est, sans contredit, la Transmigration de Yo-Cheou ; les situations en sont comiques, et, convenablement arrangée, elle pourrait passer au Palais-Royal, dans le genre des vaudevilles, ou même au Châtelet, comme féerie. Le lecteur en jugera du reste, lui même, plus aisément que moi.