Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/180

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votre transmigration. Vous le voyez, on ne peut pas réunir votre âme à votre corps, puisque votre femme l’a brûlé ; il ne faut pas toutefois que cet événement laisse dans votre âme des regrets inutiles. Vous transmigrerez dans le corps d’un jeune boucher, qui n’était pas beau. Vous aurez des yeux bleus. Mais n’importe, n’avez-vous pas renoncé à la convoitise, à la volupté ? Yo-Cheou, soyez toujours fidèle à vos vœux ; souvenez-vous bien de mes exhortations... Maintenant, votre nouveau nom est Li. Allez, quittez la ville des morts.


Le lecteur devine que M. Li ne se le fait pas dire deux fois.

Le troisième acte nous ramène sur terre, et, comme on s’en doute bien, dans la maison du boucher Li. Toute la famille est rassemblée dans la triste chambre ; les voisins, selon la coutume, assistent ces pauvres gens et leur prodiguent des consolations. Le moment est venu de procéder à la cérémonie funèbre, quand tout à coup le mort se ranime et se dresse sur son lit. L’étonnement et la joie éclatent sur tous les visages, on se précipite vers lui les bras tendus ; c’est la résurrection de la vie et du bonheur. Mais Yo-Cheou, qui vient d’accomplir son voyage à travers les espaces