Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/179

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Cet homme, tout cupide qu’il est, n’en a pas moins la vocation religieuse. Et, d’ailleurs, il est converti ; il a prononcé des vœux ; j’en fais mon disciple. Par considération pour moi, rejoignez son âme à son corps, rendez-le au monde.

LE ROI.

Attendez, que je regarde un peu. (Il regarde.) Quel malheur ! La femme de Yo-Cheou vient, à l’instant même, de brûler le corps de son mari.

LIU.

Comment donc faire ?

YO-CHEOU.

Quelle infamie ! quelle cruauté ! Ah ! ma femme, vous étiez donc bien pressée d’en finir avec mes restes ! ne pouviez-vous pas attendre un jour de plus !

LIU.

Vous avez le moyen de substituer à son propre corps le corps d’un autre. Grand roi, examinez donc !

LE ROI.

Très volontiers, (Il regarde.) Il y a, dans le faubourg du district, un jeune boucher, qui est mort depuis trois jours. Son nom de famille est Li. Vénérable immortel, je puis faire transmigrer l’âme de Yo-Cheou dans le corps de ce boucher. Qu’en pensez-vous ? je vous avertis qu’il est horriblement laid : il a des yeux bleus.

LIU.

J’accepte, j’accepte, (A Yo-cheou.) On va opérer