Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/182

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réfléchir un peu. Ah ! je me souviens maintenant des paroles de mon libérateur, quand j’ai quitté les enfers. Mon âme a transmigré dans le corps d’un boucher. La maison où je me trouve est probablement celle qu’il habitait. Comment faire pour en sortir ? Écoutez, il est très certain que, tout à l’heure, j’étais mort ; il est encore très certain que je ne suis qu’à moitié ressuscité. Mon âme est dans mon corps, mais mon esprit n’y est pas. Il est resté dans la pagode. Il faut que j’aille chercher mon esprit.


Voilà Yo-Cheou qui veut se lever ; mais il ignorait que le fils du boucher avait une jambe tortue ; il tombe ; on lui apporte sa béquille. La réflexion qu’il fait en se voyant si mal favorisé est à citer :

— Dans ma vie précédente, quand j’étais assesseur au tribunal, j’avais une conscience tortueuse, et maintenant je reviens dans le monde avec une jambe tortue. C’est justice.

Le quatrième acte nous montre Yo-cheou, clopin-clopant, cherchant dans toutes les rues son ancien domicile ; il demande aux passants :

— Savez-vous où je demeure ?

— Non.

— Savez-vous où est la maison de Yo-Cheou ?