Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/183

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— La voici.

L’assesseur ne reconnaît plus sa maison, qui a été remise à neuf après sa mort, par ordre du censeur impérial, et en récompense des loyaux services qu’il a rendus dans l’exercice de ses fonctions judiciaires.

La satire est plaisante ; mais elle ne rend Yo-Cheou que plus impatient de revoir sa femme. Il frappe. C’est sa femme qui ouvre. Ciel ! quel est son effroi en apercevant un homme aussi laid qui se déclare son mari. Yo-Cheou lui raconte son histoire, on s’explique ; mais voilà que toute la famille du boucher fait irruption dans la chambre. La femme de Li réclame son mari ; une altercation s’engage, le greffier s’empare de la béquille et en administre quelques volées au boucher ; on crie ; on appelle à l’aide ; tous se rendent à l’audience.

C’est le censeur impérial qui préside. Li est le demandeur ; Yo-Cheou, le défendeur. Une cause singulière à juger ! Le juge a devant lui un homme qui est double. A qui rendre le mari ? L’épreuve du jugement de Salomon n’était même pas possible.