Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/189

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est fortement question de piété filiale, de concours littéraires, des devoirs imposés par les rites, et il est de fait que les spectateurs, habitués à applaudir les pièces de Dumas et de Sardou, ont dû trouver la tentative audacieuse ; la curiosité a fait venir bien des gens.

Les premiers Chinois qui se sont montrés sur la scène dans le costume que vous savez et avec tous les accessoires d’ordonnance ont d’abord excité dans la salle une douce gaieté, qui a mis le public en bonne humeur ; et on a écouté, chose précieuse pour l’auteur, ce que pouvaient bien se dire ces magots. Bientôt la surprise a fait naître l’intérêt ; une action touchante a apparu au milieu de tous ces tableaux, et nos difficiles ont applaudi. Dès le huitième tableau, la salle était rassurée ; le plaisir faisait son apparition ; le public des loges se laissait convaincre ; le « tout-Paris », captivé par ces charmantes chinoiseries, était conquis par les Célestes ! Il n’y a pas à revenir sur les conséquences de cette soirée, il faut l’avouer : c’est un succès !