Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/195

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

accomplit son devoir avec cette espèce de ténacité qui n’appartient qu’à la vertu. Ce rôle est admirable. Il est la démonstration vécue de ce principe que l’accomplissement de son devoir, quoi qu’il arrive, est la plus féconde des vertus, la plus simple et la plus noble. Autour d’elle se groupent des personnages qui sont des caractères authentiques. Quoi de plus naturel que ce bon seigneur Tchang, qui s’est engagé à protéger les vieux parents de Tsaï-Yong et qui est le dernier à apprendre l’extrémité à laquelle ils sont réduits. « — Eh quoi ! dit-il à Tchao, vous n’êtes pas venue me trouver ? »

C’est une vérité universelle : une bonne action n’est jamais spontanée, et toujours le bien entre dans le cœur humain par la porte des intrus. Les hommes qui se croient généreux ouvrent les yeux sur des maux que tout le monde connaît quand il n’est plus temps de les réparer, et, loin de chercher les occasions de donner, ils regrettent les tentations de la charité. Misérable calcul : lorsque la charité aura les audaces de