Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/196

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l’égoïsme, il y aura moins de pauvres parmi les riches.

Tsaï-Yong parvenu aux honneurs n’a pas eu assez d’énergie pour résister aux séductions d’une alliance présentée par l’Empereur. Il a oublié Tchao : c’est conforme aux usages. Le bonheur des parvenus est avare, ne demandez pas à ceux qui sont nouvellement heureux de se souvenir des compagnons de l’infortune ; ils n’ont de mémoire que pour eux-mêmes. L’auteur chinois se connaissait en hommes, quoiqu’il n’eût pas fait ses études dans le monde occidental.

Tsaï-Yong n’est cependant pas un homme méprisable ; il manque de volonté ; il a des regrets, des souvenirs douloureux, des remords. Tenez, lisez cette scène entre les deux époux ! l’un, Tsaï-Yong, troublé par les tristes pensées qui le poursuivent ; l’autre, Niéou, l’épouse heureuse qui ne connaît que les joies de l’hymen :