Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/218

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qu’à du vin. Le cabaretier joue en ce moment un rôle analogue à celui des cuisiniers de Plaute ; il divertit à ses dépens les spectateurs par ses lazzis. Mais, au fond, c’est un meilleur homme qu’il ne veut le paraître. S’il empoisonne ses pratiques, il est charitable envers les pauvres pour l’amour des dieux.

Arrive un malheureux voyageur qui se traîne avec sa femme et son jeune fils, transi, exténué de faim et de fatigue. Ce voyageur, c’est le bachelier Tcheou, qui revient de la capitale, où il a échoué dans ses examens. Son trésor a été déterré pendant son absence ; il n’a plus de ressource que dans la commisération de sa famille qu’il va joindre. Le marchand l’accueille généreusement, l’invite à se réchauffer avec quelques tasses de vin ; justement il en avait versé trois en ouvrant sa boutique et se proposait de les offrir au premier indigent qui se présenterait, pour que cette aumône agréable aux dieux lui portât bonheur... L’épouse du bachelier et leur fils ne sont pas non plus délaissés par l’hôte bienfaisant.