Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/220

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décider à dépenser ni un denier ni un demi-denier ; si on lui demande une once d’argent, c’est comme si on lui arrachait les nerfs. Aussi a-t-il la réputation d’un avare renforcé. Mais il ne tient compte de pareils propos.

Le seigneur Kou-Jin ressemble un peu à l’avare d’Horace et à celui de Destouches, qui en est la copie ; il se moque des sifflets en revenant auprès de son coffre-fort. On lui amène le bachelier avec son fils. L’enfant lui plaît. Il le prend, et le bachelier, qui fait l’aveu de sa misère, est chassé honteusement.

— Qu’on me renvoie ce gueux, ce mendiant ; il remplirait d’ordures et de vermine ma maison !

Le bachelier se lamente, on lui donne des coups de bâton. Le commis Tchin, excellent homme, et digne d’un autre patron, reconduit le malheureux bachelier en le consolant et lui promettant son secours :

— Retirez-vous, mon ami, et ne dites rien ; cet homme est dur et inhumain, comme tous les riches.