Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/228

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— S’il vient à déloger et à s’enfuir avec mon argent, à qui veux-tu que j’aille réclamer mes cinq liards ?

— Mon père, pendant que vous vivez, je veux faire peindre l’image du dieu du Bonheur, afin qu’il soit favorable à votre fils, à vos petits-fils et à vos descendants les plus reculés.

— Mon fils, si tu fais peindre le dieu du Bonheur, garde-toi bien de le faire peindre de face : qu’il soit peint par derrière, cela suffit.

— Mon père, vous vous trompez, un portrait se peint toujours de face. Jamais peintre s’est-il contenté de représenter le dos du personnage dont il devait faire le portrait ?

— Tu ne sais donc pas, insensé que tu es, que, quand un peintre termine les yeux dans la figure d’une divinité, il faut lui donner une gratification ?

— Mon père, vous calculez trop.

— Mon fils, je sens que ma fin approche.

— Mon père, je désire aller au temple pour