Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/229

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y brûler de l’encens à votre intention ; donnez-moi de l’argent.

— Mon fils, ce n’est pas la peine ; ne brûle pas d’encens pour la prolongation de mes jours.

— Il y a longtemps que j’en ai fait le vœu ; je ne puis pas tarder davantage à m’acquitter.

— Ah ! ah ! tu as fait un vœu ? Je vais te donner un denier.

— C’est trop peu.

— Deux.

— C’est trop peu.

— Je t’en donne trois ; c’est assez... C’est trop, c’est trop, c’est trop... Mon fils, ma dernière heure approche ; quand je ne serai plus, n’oublie pas d’aller réclamer ces cinq liards que te doit le marchand de fèves.

Voilà ce qui s’appelle un caractère soutenu jusqu’au bout. Ce trait de la fin vaut mieux encore que le dernier mot d’Harpagon : « Et moi, ma chère cassette ! » Il est plus piquant, plus inattendu.

On emporte le vieillard, il ne reparaît plus ; il