Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/235

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misère sa femme et ses enfants, et il assiste à sa ruine, sans émotion, sans trouble, avec l’air satisfait d’un savant qui voit se produire un résultat.

Il y a, dans cette pièce, des situations d’un comique profondément vrai, des contrastes piquants qui appartiennent au genre le plus élevé de la comédie et qui mériteraient, malgré les chinoiseries qui les accompagnent, d’être connus des lettrés de tous les pays.

J’ai détaché de cette œuvre une scène qui m’a paru d’autant plus intéressante qu’elle a, avec une fable de La Fontaine, de curieux rapports d’analogie. Le seigneur Long, malgré son détachement des choses de ce monde, n’est pas encore entièrement parvenu à être indifférent aux misères de l’humanité. C’est un homme qui a de la peine à se rendre parfait. L’auteur, en lui donnant le caractère charitable, nous le rend plus sympathique, et c’est un acte de sa générosité qui amène la scène suivante, semée de traits heureux et d’observations vraies :