Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/244

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tous les deux sont « d’habiles ouvriers de ressorts et d’intrigues, et savent forger quelque honnête petit stratagème pour ajuster les affaires » ; ils excellent surtout à duper les vieillards et à les jouer par-dessous la jambe » ; ils ont les talents et l’esprit. C’est ainsi que se désigne leur aptitude : un noble métier, dit Scapin. Ces personnages prêtent à rire, il est vrai, parce qu’ils jouent de bons tours et que l’esprit fait toujours excuser sa malice, du moins en France, le seul lieu du monde où il soit permis d’avoir de l’esprit. Mais, pour un étranger, ces « bons tours » n’ont pas la même saveur, et il en est beaucoup qui ne rient pas quand ils voient quel nombre prodigieux d’élèves sont sortis de l’école spéciale des « bons tours ». Un noble métier ? oui, certes, s’il se bornait à la théorie, et s’il ne passait pas pour être l’apprentissage de la vie dans les affaires, et aussi, assure-t-on, dans la diplomatie. Molière a formulé tous les préceptes de cette science, et il suffit de les grouper pour avoir un véritable traité. Voulez-vous savoir comment gagner les