Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/247

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affligeante mais vraie qui se dégage de tous ses écrits, et, s’il est nécessaire d’en confirmer le témoignage, La Fontaine, La Bruyère, Boileau et les principaux écrivains de ce grand siècle n’ont pas de pages mieux inspirées que celles où ils décrivent toutes les habiletés de la ruse opposées aux faiblesses de la crédulité. C’est un fait dont il faut convenir, bon gré mal gré.

Notre théâtre n’est pas aussi cynique dans ses études du cœur humain : il se contente de la satire, un genre qui, à mon avis, paraît être la limite extrême des libertés de la scène. Qu’un auteur combatte des usages ridicules ou des préjugés injustes par des satires où la verve prend le parti du bon sens, l’entreprise est juste et louable, car elle est utile. C’est le caractère de nos œuvres comiques, comme je l’établirai d’une manière plus précise dans la suite de cet ouvrage.

Je veux tout de suite fixer la différence des genres, et, par une opposition entre les doctrines, mieux définir notre esprit national. Notre système