Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/248

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dramatique n’admet pas la force comique au même degré que les auteurs de l’Occident. Notre comique ne va pas plus loin que la satire des préceptes. Nos auteurs auraient plu à Philinte, ce personnage de Molière qui est bien un des types les plus exacts et les plus sensés que je connaisse. Il a le bon goût de prendre le monde comme il est fait : c’est un libéral accompli. Il sait que la nature humaine a sa nature et qu’on ne change pas une espèce. Les opinions, les croyances, certaines manières sont seulement attaquables par la satire ; elle y peut mordre à plaisir, et ce fut le genre de Molière dans ses entreprises contre les précieuses, les fâcheux, les médecins, les avares, les hypocrites, et les petits-maîtres impertinents. Mais Scapin ? mais ces héros de la fourberie qui, sous des prétextes futiles, élèvent leurs malices au rang d’une morale utile, ne sont-ils pas à enfermer dans le sac où se débat le pauvre Géronte et à fouetter en place publique comme des êtres nuisibles ? Et Molière n’est-il pas la raison même, quand il fait