Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/256

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meilleures lois — et c’en est une bonne que celle qui tend à ramener l’espoir de la postérité dans la famille — ont leurs exceptions, souvent même il ne reste plus que les exceptions ; cela se voit, et, en fait, c’est une bien grande tentation pour un homme que de savoir qu’il peut introduire chez lui, sans obstacle, une autre femme. La variété plaît en toute chose et dans le mariage aussi, que certains Prudhommes voudraient assimiler à un devoir uniquement social, alors qu’il ne serait pas déplacé de le faire considérer un peu comme un agrément. Je crois que l’idée austère du devoir présentée trop tôt comme le but du mariage équivaut à une sorte de séparation.

Ces mariages de raison — comme on les appelle — font penser au pôle nord ; on y gèle. Il faut de la fantaisie dans l’amour jeune, un peu de folie même ; l’amour obéissant, ordonné, limité, inscrit à l’agenda, théorique en somme, est bien près de son dernier soupir ; l’amour n’a pas une vocation à se sentir marié ; il connaît sa délicatesse, et prefère l’enchantement d’un éternel