Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/262

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ne ferait pas mieux de descendre de chaire et d’emmener tout son troupeau d’ouailles là où l’on souffre, et là où l’on pleure, plutôt que de leur débiter de beaux discours ? J’admire ce curé de je ne sais plus quel canton qui menaçait de sa toque la femme infidèle ; voilà un mouvement oratoire que j’approuve fort : voyez-vous toutes les paroissiennes trembler d’effroi ! Il avait raison, ce bon curé ; il faut appeler un chat un chat ; c’est le principe premier dela morale, hors duquel il n’y a pas de salut.

Il est admis chez nous que la maîtresse légitime est intrigante, et le théâtre en fait foi ; qu’elle apporte le désordre dans la famille et en est la ruine ; qu’elle est l’ennemie intime de l’épouse et que toutes ses actions tendront à arracher de la faiblesse du mari un acte de divorce. Voilà la morale de la scène.

Cependant les Européens s’imaginent volontiers que le concubinage est une institution voulue par les mœurs ; ouvrez n’importe quel livre, on affirme que nous sommes polygames. J’ai démenti