Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/264

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Nous n’avons pas encore l’art d’enjoliver toutes ces imaginations. Il fallait des maîtresses aux hommes, parallèlement au mariage, ils en ont. Au moins c’est franc, c’est net. Mais cela n’empêche pas la femme de se plaindre et de protester, et elle protestera toujours : c’est sa nature, c’est sa destinée ; autrement elle ne serait pas femme.

Je trouve dans le théâtre chinois un drame très mouvementé dans lequel apparaissent nettement définies ces oppositions de caractère, relatives aux mœurs que je décris en ce moment. Le lecteur jugera, d’après l’analyse de cette pièce et par les passages que j’en citerai, en quoi consiste pus réellement notre art dramatique et quel genre d’intérêt nos lettrés placent sur la scène.

Un homme de mœurs simples, honnête bourgeois, exerçant la profession assez lucrative de prêteur, s’est laissé endoctriner par une jolie fille, perfide comme l’onde, qui estime la beauté comme un capital précieux et que l’amour préoccupe bien moins que l’horrible soif de l’or.