Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/265

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C’est une demoiselle d’un demi-monde même équivoque, qui a déjà fait campagne, et qui a eu la chance de rencontrer un type de provincial que l’amour a rendu complètement aveugle. Ce pauvre homme a bien des frères ici-bas ! Son excuse, la seule vraiment présentable, c’est que Tchang-iu est jolie en diable, qu’elle a des petits pieds charmants, un teint à rendre jalouses les roses du printemps et un esprit à déconcerter les plus renommés docteurs. Que voulez-vous que fasse le pauvre M. Li ? De plus, sa femme légitime lui a donné deux enfants et n’est plus de la première jeunesse. Tchang-iu devient chaque jour plus aimante ; tous ses soupirs réclament le mariage — naturellement il succombe à la tentation, du moins c’est l’auteur qui le prétend,— et il se résout à annoncer à sa femme qu’il va lui donner une belle-sœur. L’épouse proteste avec l’indignation qu’elle ressent : Quoi ! une autre femme viendra s’asseoir au foyer de la maison et prendra sur le cœur de son mari un empire égal au sien ! et quelle femme ! une courtisane ! Ici se place une