Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/268

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LIEOU.
Elle chante.______

Vous aimez ces regards dans lesquels semblent se jouer les flots d’automne ; vous idolâtrez ces sourcils peints en noirs et délicatement arqués. Mais songez donc que ce front qui a l’éclat de la fleur Fou-Yang[1] cause la ruine des maisons ; que cette bouche qui a l’incarnat de la cerise et du pécher dévore les âmes des hommes. Son haleine odorante exhale le doux parfum du giroflier : mais je crains bien que toutes ces fleurs ne se dispersent, et qu’un tourbillon de vent ne les emporte.

LI.

Vos craintes n’ont pas de fondement ; au reste, mon parti est pris, je veux l’épouser.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .


Ainsi son parti est pris. Tchang-iu est introduite dans les appartements intérieurs, et, conformément aux rites, admise à présenter ses hommages à la femme légitime : c’est ici que la guerre éclate.

TCHANG-IU, appelant sur le seuil de la porte.

Monsieur Li ! monsieur Li ! (A M. Li qui sort de sa chambre.) Il faut que vous ayez les oreilles bouchées ! Je vous

  1. Une fleur qui change trois fois de couleur en un jour.