Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/287

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beaux vers les sentiments de son âme. (Parlant.) Mademoiselle, les sites que vous voyez m’enchantent à tel point, que je voudrais profiter de cette heure délicieuse de la nuit pour composer quelques vers. Je vous prie, ne vous en moquez pas.

SIAO-MAN.

Je désire les entendre.

FAN-SOU.
Elle chante.______

Un han-lin, avec tout son talent, ne pourrait décrire les charmes de ces ravissantes perspectives ; un peintre habile ne pourrait les représenter avec ses brillantes couleurs. Voyez la fleur haï-tang dont la brise agite le calice entr’ouvert ; la fraîcheur de la nuit pénètre nos robes de soie ornées de perles ; les plantes odoriférantes sont voilées d’une vapeur légère ; notre lampe jette une flamme tranquille au milieu de la gaze bleue qui l’entoure ; les saules laissent flotter leurs soies verdoyantes d’où s’échappent des perles de rosée qui tombent, comme une pluie d’étoiles, dans cet étang limpide. On dirait des balles de jade qu’on jetterait dans un bassin de cristal.

Pé-Min-Tchong joue de la guitare.______


SIAO-MAN.

Fan-Sou, de quel endroit viennent ces accords harmonieux ?

FAN-SOU.

C’est, sans doute, le jeune étudiant qui joue de la guitare.