Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/300

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monde, vous la retrouvez telle que vous l'avez laissée, quel que soit d'ailleurs le nombre de ses maisons neuves. Paris seul échappe à cette loi de l'impassibilité. C'est la cité idéale du transformisme. Darwin aurait dû naître Parisien. La touchante pensée de Virgile : Sunt lacrymæ rerum, semble avoir été écrite pour Paris. On y sent les battements de la vie ; on a une plus grande facilité de penser ; on pèse moins. Ailleurs la vie s'écoule, semblable aux saisons ; les années se succèdent.

Paris a ses habitudes : l'automne et l'hiver, il est vraiment chez lui ; il se possède. La belle saison montre un Paris un peu anémique ; c'est le Paris des touristes et des provinciaux ; la parisine aspire après les champs, la mer, les montagnes, d'où elle rapportera les chansons azurées de l'alouette, les rêves de l'alcyon et les coups d'ailes audacieux de l'aigle. Il y a une trinité de tons, légèreté, insouciance, hardiesse, qui, en se fondant comme les trois couleurs, deviennent le drapeau de l'esprit parisien, cette variété qu'on ne ren-