Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/301

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contre nulle part, parce qu’elle n’existe qu’à Paris.

Quiconque a de l’esprit a des dispositions à devenir Parisien ; mais ce n’est pas certain qu’il le devienne. Il faut avoir des tendances vers l’éclectisme ; il faut rechercher ce qui n’est pas cherché ; il faut, par instinct ou par caprice, ne désirer que les premières impressions. Tout ce qui, ayant été longtemps préparé, a l’air d’être une trouvaille, porte le cachet parisien ; le charme qui est naturel, qui se charme lui-même, qui se surprend le premier, voilà le caractère de cette variété. C’est un je ne sais quoi, comme le reflet de la perle, la limpidité du diamant. On ne définit pas cet esprit ; c’est une chose abstraite, une image virtuelle, on sent que c’est Parisien, voilà tout !

L’originalité de cet esprit est le sourire, plus souvent taquin que mordant. Son rire est clair et franc : c’est l’épanouissement du sourire, signe d’une joie vraie, naturelle, amenée par des transitions insaisissables, qui mettent en déroute les soucis et rassérènent les fronts les plus moroses.