Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/316

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vision ; et, quand il eut fini sa composition, il partit d’un grand éclat de rire : risum teneatis amici ? Et moi, je voudrais tenter le même caprice, arracher des lambeaux de l’histoire de ces peuples civilisés et composer une merveille. Ne croyez-vous pas que ce serait très drôle ? Que d’amusantes scènes je ferais jouer à tous mes arlequins ! que de mots sonores je ferais taire ! que de prétentions j’ensevelirais dans l’ombre ! Mais changeons de sujet, je pourrais peut-être le rendre celui-là trop intéressant.

Une chose très amusante, et que je donne comme nouvelle, consiste à regarder ce qu’on voit et à écouter ce qu’on entend. On croirait que c’est du La Palisse : détrompez-vous. C’est un très bon conseil à suivre si l’on veut se démontrer que tout est nouveau sous le soleil ; et, lorsqu’on se promène dans le monde, de la manière que j’indique, il est étonnant comme il devient intéressant. On prétend que l’expérience est une science, une des plus utiles, je le crois sans peine, mais considérez avec quelle facilité on peut l’acquérir.