Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/320

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kaléidoscope immense ; le bigarré plaît ; les assortiments, les soldes, les dépareillés, les pêle-mêle, les pots-pourris, sont les délices de cette foule qui ne voit que du vide dans l’unité. L’époque est bien représentée par ces halls énormes où tout se trouve. Le Louvre — et l’on dit qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil ! — est un bazar ! Et lorsque, autrefois, un maréchal de France, duc et pair, commandait à ses laquais de conduire son équipage au Louvre, ils allaient chez le roi, dans son Louvre. Il ne se doutait pas qu’un jour viendrait où le descendant de sa noble race donnerait le même ordre : « Au Louvre ! » pour se rendre au bazar et acheter des jupons et des poteries chinoises. Ainsi va le monde ; sous le baldaquin fleurdelisé des fils de saint Louis, le peuple souverain rend des décrets ; les diamants de la couronne sont en vente ; du sceptre et du globe, on fera un bilboquet, et le Louvre est un hall où les duchesses côtoient les servantes. C’est très drôle !

Il me semble voir un immense champ de