Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/333

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don. L’homme est défiant même à l’égard de Dieu et de ses promesses. Il faut des miracles, il faut des attestations universelles de la toute-puissance divine ; il faut des témoignages d’une absolue certitude, il en faut par milliers pour amener son intelligence à daigner réfléchir. C’est pourquoi les défiants disent sincèrement que, s’ils avaient une foi, ils voudraient que tous les hommes la connussent comme eux. C’est cet enthousiasme qui a fait la grande force des héros de toute cause ; leur défiance ayant été vaincue à la longue, ils se sont trouvés éclairés d’une splendide lumière, et ils ont répandu autour d’eux la victorieuse clarté de leur foi. Étudiez la vie des grands hommes : leur marque distinctive est la défiance.

Je n’étonnerai personne en affirmant que la défiance est une qualité rare, aussi rare que peut l’être en général une qualité. Mais la confiance ! ah ! la confiance, elle, fait partie des qualités les plus exquises du cœur humain ; c’est une disposition de nature toujours admirée et que l’éducation cherche plutôt à développer qu’à