Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/348

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des raffinements de cruauté qui épouvantent l’imagination. Joseph de Maistre disait que la conscience d’un honnête homme, la seule qu’il connût, faisait frémir. Je ne me suis pas d’abord expliqué cette pensée ; mais, depuis que j’ai vu, j’ai compris, — et les honnêtes gens sincères ou clairvoyants diront que Joseph de Maistre avait raison. En vain se persuade-t-on qu’on est sans reproche : il viendra un moment de lucidité où tous ces décors de l’imagination pâliront ; il suffit d’un rayon de soleil pour rendre blafarde la plus éclatante des lumières artificielles.

Ces remarques ne sont pas des critiques ; j’observe et je note. La critique est trop aisée quand il s’agit d’actions humaines. J’ouvre un livre qu’on ne lit jamais, celui de sa pensée, journal de la vie qui s’imprime à des millions d’exemplaires et qui est le même pour tous. Les uns l’impriment sur papier ; d’autres sur la soie, en caractères d’or ; mais c’est le même sujet, et quelle que soit la splendeur de l’édition, elle est toujours revue mais jamais corrigée.