Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/36

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à des mœurs locales ; si l’on peut voir autre chose sur la scène que l’éclat des costumes et la splendeur des décors ; si l’on a assez de force d’esprit pour faire abstraction du cadre et ne considérer que l’œuvre nue ; si l’on veut bien isoler et ne considérer dans le théâtre que l’art, indépendamment des coutumes, des idées acquises, des préjugés ; si l’on y cherche enfin des hommes mis en scène par une volonté d’artiste, parlant et agissant pour aboutir à un but déterminé qui est comme la démonstration d’un théorème posé d’avance, alors seulement je m’enhardirai à parler de notre théâtre, sans avoir besoin de faire appel à la bienveillance de mes lecteurs. Autrement, je resterais sous le péristyle !

Il m’eût été facile de suivre une autre voie, de dire à ceux qui se plaisent à railler : « Remontons s’il vous plaît trois siècles en arrière, et voyons ce qu’est le théâtre français en 1584.

Si l’on se rappelle l’histoire du passé, — s’il est un passé pour les modernes, — le théâtre est alors ce lugubre drame qui s’appelle la Ligue. La scène