Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/38

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raison par la comparaison, de tenir compte des dates : car, le météore qui a lui sur l’Occident est resté au-dessus de l’horizon et a rendu la partie singulièrement inégale.

J’aurais pu, grâce à ce système, montrer, non sans orgueil, de quel éclat brillait notre art dramatique alors qu’il n’existait pas en France. Mais ces sortes de rivalités n’apportent que des plaisirs personnels qu’il faut s’habituer à dédaigner quand on veut faire œuvre utile. A quoi bon me désespérer si je n’ai pas à présenter à mes lecteurs d’Occident un Molière ? Sommes-nous les seuls qui aient à regretter cette infortune, et ne la partageons-nous pas avec tous les peuples de l’univers ? Nos procédés scéniques sentent le vieux temps et n’ont pas pris les conseils de la mode élégante ; nos acteurs ne vont pas au Conservatoire se former à l’art difficile de bien dire ; et nos actrices... nous n’en avons pas. Vous voyez bien qu’il me fallait infiniment de précautions pour entreprendre un tel sujet, et lui conserver de l’intérêt, quand même.