Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/45

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de la voix, jusqu’aux tours de force que les machinistes accomplissent dans les coulisses, vous composeriez la plus curieuse des statistiques. L’illusion était complète ! grâces soient rendues... A qui ? au poète ? rarement.

Le spectateur est un personnage qui ressemble à s’y méprendre à ces gens qui s’empressent de déclarer bien haut lorsqu’on parle de somnambulisme, qu’on ne les endormira pas, eux ! Il ne va pas au théâtre pour chercher des émotions ou se laisser convaincre par certaines idées dont l’influence pourrait lui être salutaire ; tout au contraire, il y va pour tenir ferme contre ces sensations et s’efforcer de ne pas les éprouver. Si son voisin se sent ébranlé, s’il lutte en désespéré contre l’émotion qui l’envahit, si l’œil commence à se trahir, il le traitera de naïf ; et vraiment on se gêne quelquefois pour ne pas pleurer, quand on a le désagrément de se trouver dans la compagnie de ces fâcheux... « Mais laissez-moi pleurer ! Vous riez bien quand c’est comique : je ne vous empêche pas de rire ! » Observez-le, ce