Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/46

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pédant, pendant l’entr’acte ; il a des airs d’athlète invaincu ; il se cambre avec audace ; il semble qu’il soit sorti vainqueur d’un combat et que la seule chose intéressante soit de savoir s’il pleurera. Il lorgne toutes les loges avec une désinvolture joyeuse ; il est celui qui ne s’émeut pas ; il contemple avec pitié ces pauvres yeux rougis et écoute avec un sourire dédaigneux ces expressions de sensibilité qui se renouvellent même après la chute du rideau ; il trouve ces faiblesses déplorables.

Est-ce là le spectateur qui a le goût du théâtre ? mais ce n’est pas un homme, c’est un insensibilisé ; et l’art théâtral devient très compliqué quand il s’agit de plaire à ce souverain despote, ce délicat endurci, cet insensible par distinction qu’on nomme le « tout-Paris ».

Les décors ? mais c’est indispensable ! Comment savoir où la scène se passe ? et les regards, où trouveraient-ils à se distraire pendant la représentation ? C’est une « première » non seulement pour l’auteur, mais aussi pour une quantité de