nées au théâtre ; mais les interprètes qui les feront vivre sur la scène par la représentation de l’action imaginée par le poète, loin d’être associés à l’estime publique qui s’attache au renom d’auteur, seront, au contraire, mis au ban de la société.
Les comédiens sont cependant les collaborateurs nécessaires de l’écrivain ; sans eux, le drame reste à l’état de lettre morte : nulle action, nul intérêt, nulle immortalité de l’œuvre. On pourrait dire même que sans eux l’art dramatique n’existerait pas ; car l’écrivain est essentiellement dépendant de la foule ; ce sont les applaudissements du théâtre qui entretiennent et échauffent les passions de son art, et la pensée seule qu’il écrit pour la scène suffit à son enthousiasme. Le comédien est le ministre plénipotentiaire du poète auprès de Sa Majesté le public.
Pourquoi donc l’avoir rendu infâme lorsque les honneurs les plus grands étaient décernés à l’écrivain, et quel est son crime ?
Non seulement la profession de comédien est entachée de mépris, mais même tout ce qui tient