Page:Tcheng Kitong - Le Theatre des Chinois, 1e ed. Calmann Levy, 1886.djvu/53

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de près ou de loin à la scène partage le même sort. Les expressions qui servent à définir les parties dont se compose l’art du comédien sont transportées dans le langage ordinaire avec un sens défavorable. Le comédien définit un homme à deux visages, celui qui en face fait l’éloge de sa sincérité et qui le dos tourné vous trahit. Ces gens-là sont moins rares qu’on ne pense. Les planches ! — des planches qui l’eût cru ? — si elles appartiennent à la scène sont déshonorées. Le comédien n’est pas l’interprète d’un art, car alors il serait artiste, non : il joue ou il monte « sur les planches ». Le mot « costume » lui-même est devenu un peu honteux, et on le distingue du mot « uniforme » qui a acquis de la noblesse ; et, quant aux coulisses, elles servent de refuge aux intrigues et aux ruses déloyales.

Si le public partage encore, dans une certaine mesure, l’opinion que les ancêtres avaient sur la profession de comédien, quoique, dans son bon sens, il se juge blâmable d’être aussi sévère à l’égard de personnes dont le métier est extrêmement